les Traitements pour le syndrome de l'intestin irritable

 

 

Douleurs abdominales, gaz, ballonnements, troubles du transit – ça te parle ? Le syndrome de l’intestin peut être une vraie plaie au quotidien et on peut avoir du mal à y voir clair avec tout ce qu’on trouve en ligne – mais quels sont les traitements possibles pour mieux vivre avec son SII ? 

10 Mars 2023 par Melissa Bertin, Santé

Le syndrome de l’intestin irritable regroupe un ensemble de symptômes digestifs chroniques aussi désagréables que douloureux entre diarrhée, constipation, ballonnement et douleurs du bas-ventre. Il impacte environ 15% de la population mondiale, soit 1 personne sur 7. En France, cela représente 9 000 000 de personnes dont seuls 1/3 a été diagnostiqué. Alors, c’est bien beau de poser des mots sur ses maux, mais que faire avec ce bidou capricieux qui nous mène la vie dure ? Il y a autant de SII que de souffrants ce qui ouvre un grand champ des possibles en matière de prise en charge. Sachant qu’à date il n’y a pas de cause précise identifiée, mais plusieurs causes possibles, les thérapies actuelles traitent davantage les symptômes que la cause profonde du syndrome. Le SII est multifactoriel, il existe donc une multitude de solutions. On ne peut pas parler de guérison à ce jour, mais on peut apprendre à gérer ses symptômes pour mieux vivre avec son bidou.

L'hygiène de vie

La douleur est une sonnette d’alarme pour le corps, elle nous dit que quelque chose ne va pas. En l’absence d’autre pathologie, il faut se demander si on répond à nos besoins vitaux et si on prend bien soin de soi. Un esprit sain dans un corps sain – pour être en bonne santé, il faut regarder son hygiène de vie dans sa globalité et se poser les bonnes questions :

 

  • Est-ce que je dors suffisamment – entre 7 et 9 heures par nuit ?
  • Est-ce que mon alimentation est équilibrée et variée ? Ou est-ce que je mange souvent la même chose ? Mes assiettes sont-elles assez colorées ? Est-ce que j’ai mangé des fruits et légumes aujourd’hui ? 
  • Est-ce que je bois au moins 1,5L d’eau par jour ?
  • Est-ce que je bouge assez ? Suis-je assis(e) toute la journée ?
  • Est-ce que je suis stressée ? Comment gérer mes émotions au quotidien ?
  • Est-ce que je prends soin de moi ? 

 

Tous ces facteurs contribuent à la santé en général, et vont aussi impacter le bien-être de ton bidou. Si tu ne connais pas la réponse à ces questions, fais l’exercice sur 2 ou 3 jours de noter l’heure de coucher et de lever, ce que tu as mangé (dans les grandes lignes), combien de verres d’eau ou de gourdes tu as bu ou rempli dans la journée, combien de temps tu as passé assis ou en mouvement. L’idée n’est pas de devenir orthorexique, mais de prendre conscience de ses habitudes de vie. Parfois ce sont les micro-changements du quotidien qui apporteront le plus de bienfaits à long terme. Améliorer son hygiène de vie globale ne peut qu’être bénéfique pour sa santé et son bien-être et dans le cadre du côlon irritable, cela peut prévenir certains symptômes mais aussi apporter des leviers en temps de crise – notamment vis-à-vis de la gestion du stress.

Les traitements médicaux

Plusieurs médicaments peuvent servir à traiter les symptômes de l’intestin irritable. En cas de SII-D avec une diarrhée comme symptôme majoritaire :

 

  • Les antidiarrhéiques permettent de ralentir le transit.
  • Des antispasmodiques servent à contrer les « spasmes ». Les spasmes sont des contractions musculaires involontaires que nous ne pouvons pas contrôler, mais qui font avancer les aliments dans notre tube digestif. Ces contractions peuvent être à l’origine de maux de ventre. Les antispasmodiques permettent de soulager la douleur associée à ces contractions. 
  • Les antiémétiques qui contrent la nausée et les vomissements aigus, tels que les antidopaminergiques (métoclopramide ou dompéridone) peuvent être prescrits. Ces médicaments permettent de ralentir les contractions du tube digestifs.
  • Des antibiotiques peuvent aider dans le cadre où il y a une pullulation bactérienne – trop de bactéries dans le côlon.
  • Les chélateurs de sels biliaires : Les sels biliaires sont sécrétés par la vésicule biliaire (située dans le foie), ils servent à faciliter la digestion des graisses. En cas de surplus de sels biliaires, ils sont normalement ré-absorbés pendant la digestion à la fin de l’intestin grêle. Si ce n’est pas le cas, les sels se retrouvent dans le côlon et vont provoquer une diarrhée. En séquestrant les sels biliaires, on peut donc prévenir la diarrhée liée à leur malabsorption. 

 

En cas de SII-C :

 

  • Des laxatifs peuvent être conseillés, il en existe plusieurs types :
    • Laxatifs osmotiques : permettent de favoriser l’entrée d’eau dans la lumière intestinale et donc l’hydratation des selles pour faciliter leur évacuation.
    • Laxatifs lubrifiants : des agents huileux pour faciliter.
    • Laxatifs stimulants : stimulent la motricité intestinale et réduisent l’absorption d’eau au niveau du côlon pour qu’elle reste dans les selles.
  • Le prucalopride (Resolor°) permettrait de stimuler les mouvements du tube digestif – améliorer la motilité – mais après des revues récentes, il serait déconseillé dans la prise en charge de constipation chronique en raison d’efficacité faible couplée à des d’effets secondaires néfastes notamment du côté psychologique. Il est peu utilisé dans le cadre du syndrome de l’intestin irritable il faut étudier au cas par cas et selon le praticien.

 

Pour ce qui est du traitement de la douleur, certains antidépresseurs peuvent être prescrits, mais cela doit se faire sous avis médical. Chez les souffrants du SII, certains déficits micronutritionnels ont été identifiés, alors la prise de certains compléments alimentaires serait pertinente. Notamment, la vitamine D, les vitamines de groupe B telles que la B2 et la B12 ainsi qu’en minéraux tels que le zinc, le calcium et le magnésium. Ces apports peuvent être apportés de manière naturelle par l’alimentation ou par des compléments alimentaires. Ceci dit, l’utilisation des compléments alimentaires est peu recommandé par les médecins car il n’y a pas encore de validation scientifique sur leur utilisation dans le cadre du SII. Certains souffrants recourent au charbon actif pour lutter contre les ballonnements, en revanche il n’y a pas suffisamment de preuves scientifiques pour démontrer l’efficacité de ce traitement. Si l’origine des troubles fonctionnels digestifs provient d’un déséquilibre de la flore intestinale ou microbiote, la prise de probiotiques peut être conseillée.

Les thérapies physiologiques

Il y a une forte implication de l’axe intestin-cerveau dans la symptomatologie du syndrome de l’intestin irritable. Agir sur le plan psychologique peut alors permettre d’améliorer ses symptômes, notamment via la thérapie cognitivo-comportementale. Cette thérapie vise à améliorer le comportement en travaillant sur la gestion des émotions et des pensées par le biais d’actions concrètes. La thérapie cognitive et comportementale, ou TCC est souvent appliquée dans le traitement de la dépression et des troubles du comportement alimentaires, qui peuvent aussi être intimement liés au syndrome de l’intestin irritable. Une autre approche psychologique validée dans le cadre du traitement du syndrome de l’intestin irritable est l’hypnothérapie dirigée vers l’intestin. L’hypnose est un état de conscience altérée qui se rapproche du « rêve ». Cette méthode permet d’agir sur des aspects du subconscient qui régulent notre digestion, par exemple de visualiser les muscles lisses de l’intestin en train de se contracter – chose sur laquelle nous n’avons pas le contrôle. Bien que la science derrière l’efficacité de l’hypnothérapie reste encore floue, cette technique a fait tout de même ses preuves auprès de patients.

L'alimentation

Au niveau diététique, il y a des conseils généraux qui peuvent apaiser les symptômes tels que :

 

  • Limiter la consommation d’alcool 
  • Limiter sa consommation de graisses – notamment les fritures et autres graisses cuites
  • Réduire sa consommation de caféine
  • Eviter les épices irritantes 
  • Eviter les boissons gazeuses
  • Eviter les produits édulcorés – dits où figure la mention “sans sucres”
  • Consommer à minima 1,5 L d’eau 
  • Veiller à consommer suffisamment de fruits et légumes pour avoir un apport adéquat en fibres 
  • Consommer régulièrement des oméga 3 – soit par l’alimentation ou par complément

Ces préconisations restent génériques, l’alimentation peut, et devrait, être adaptée au cas par cas. D’un point de vu scientifique, un seul protocole alimentaire a fait ses preuves dans la réduction de symptômes liés au syndrome de l’intestin irritable, c’est le régime pauvre en FODMAP– apprenez en plus ici.

Ce qu'il faut retenir

Vous l’aurez compris, le syndrome de l’intestin irritable présente autant de symptômes et de solutions que de souffrants. Du fait que le SII soit plurifactoriel et que les causes sont encore méconnues, il y a de nombreux leviers possibles pour pallier ses maux que ce soit par l’hygiène de vie globale ou du traitement symptomatique. Se faire accompagner par les bonnes personnes peut vous permettre de trouver une solution adaptée pour vos troubles digestifs.  

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